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bienvenue sur le blog de aubin fonkou chroniques: mots et expressions de tous les jours (1) 2 septembre 2010 comme un retour. j’avais un peu délaissé cette page ces derniers temps, tiraillé par mille (pré)occupations. j’avais même songé mettre fin à cette petite aventure d’écriture et fermer ce blog. mais le plaisir de partager quelques réflexions, même de manière épisodique, a été plus fort que tout. et , je reviens donc… dans les 5 prochains textes, je vais publier quelques chroniques que j’ai intitulé mots et expressions de tous les jours . de quoi s’agit-il? de mots, expressions, phrases, entendus çà et là, tous les jours. des mots et expressions récurrents que vous aussi, vous avez déjà « croisés », sans doute. d’abord je m’explique sur l’initiative. je ne cherche pas à faire le maître d’école, je ne suis pas non plus un censeur des mots et expressions comme caton l’ancien était, dans la rome antique, celui des moeurs. je recherche juste le plaisir de partager quelques bons mots. bénéficiant d’une double formation de lettres et de presse, j’ai toujours souhaité combiner les deux influences dans une seule et même activité. et comme mon emploi actuel ne m’en donne pas trop l’occasion, cette page est l’espace idéal où « expérimenter » cette initiative. en clair, il s’agira de commenter, analyser ou corriger des mots et des expressions employés tous les jours dans un sens pas tout à fait exact et que, toi, moi ou d’autres ont envie de voir disparaître. cas 1: « assis-toi » c’est une expression de plus en plus à la mode. qui ne l’a pas encore entendue dans la bouche d’une maman, d’un papa ou d’un aîné demandant, sur le ton de l’ordre, à un enfant un peu turbulent de se calmer et de poser son « derrière dans sa poussette ou sur une chaise »? dans les transports en commun, au parc de loisir, dans les maisons… »assis-toi » est partout. elle est utilisée avec une facilité et une assurance certaines (même parfois chez des gens au langage plutôt correct), et pourtant, elle est fausse. en effet, l’expression juste ou plutôt les expressions justes (puisqu’il en existe deux dans ce cas) seraient plutôt « assois-toi » ou « assieds-toi ». parce que le verbe asseoir ou s’asseoir se conjugue ainsi à l’impératif (qui est le mode de l’ordre, en vigueur dans les situations décrites plus haut) même si la forme de conjugaison en « ie » et « ye » (c’est-à dire dans sa formule « assieds », « asseyons ») tend à disparaître. pourquoi ceux qui l’utilisent le font donc? « il sonne bien », m’a répondu une connaissance, familière de l’expression. d’autres habitués de cette expression ont sans doute d’autres explications; je ne suis pas aller les recueillir toutes; mais je peux me risquer à ces interprétations: il y’aurait sans doute une facilité à opérer ce choix parce que beaucoup de personnes le disent sans être corrigées; les formules correctes ayant un air un peu rébarbatif et donc très peu employées, on opte donc pour la facilité. d’autre part, il doit aussi y avoir une confusion dans l’esprit de ceux qui l’emploie; en effet ils pensent que la construction morpho-syntaxique de l’ordre pour le cas de ce verbe, se fait à partir de l’adjectif « assis », (antonyme de « debout » dans l’expression courante « debout – assis ») auquel il suffit juste de rajouter le pronom « toi ». certes la tentation est grande de faire ce choix, mais à réfléchir un peu, on constaterait aussi que, « assis », c’est le verbe asseoir au passé (simple, composé…); or pour beaucoup de verbe de ce type (3e groupe en oir) l’impératif se construit sur la base du verbe conjugué au présent de l’indicatif auquel on adjoint le pronom personnel (toi, nous, vous) équivalent. ainsi par exemple, pour voir ou se voir, on aura « vois-toi » et non « vu-toi », ou encore pour recevoir, « reçois-toi » au lieu de « reçu-toi »; et bien d’autres cas encore. donc, dire « assis-toi », c’est non seulement faux, mais si on change « assis par un autre verbe de la même catégorie, c’est très mal sonnant; essayez de répéter « vu-toi »… la dernière explication que j’ai imaginée pour cette fameuse expression « assis-toi », c’est que, peut-être dans l’esprit des gens, il s’agit du verbe « assire »? comme il existe aussi le verbe « croiver » dans une autre expression fort récurrente du moment « …ils croivent que… »? ce sera l’objet de deuxième post. posté dans articles presse , billet d'humeur | aucun commentaire » koulsy lamko: biographe de sankara et dramaturge de la révolution burkinabé 6 juillet 2010 koulsy lamko aimait beaucoup thomas sankara. il l’avait bien connu. il l’avait fréquenté et était même devenu son ami. c’était dans les années 80. le jeune koulsy, originaire du tchad, était alors étudiant à l’université nationale du burkina faso. il avait obtenu une bourse offerte par le président sankara à tous les étudiants (qu’ils soient nationaux ou étrangers). a la mort de l’ancien président burkinabé, koulsy lamko a décidé de lui rendre hommage. et donc, pour célébrer un ami aussi cher, il fallait bien un hommage bien particulier. ce fut donc un livre. une pièce de théâtre plus précisément. ndo kela est le nom de cette pièce. elle porte en sous-titre « l’initiation avortée « . si ndo kela (titre dans la langue de l’auteur) n’évoque pas grand chose de connu, le sous-titre en revanche est à lui tout seul, un véritable programme. koulsy lamko a sans doute choisi cette expression en appoint de son titre pour certaines raisons; la première étant d’apporter au titre, une information supplémentaire plus accessible. la seconde, c’est précisément de comprendre par les mots qui constituent ce sous-titre qu’on aura une histoire (perceptible via le substantif initiation), mais une histoire inachevée voire malheureuse (entérinée ici par le qualificatif avortée) . ainsi donc, dès la première de couverture, l’auteur a voulu indiquer le sens ou plutôt la direction vers laquelle son histoire s’orientera: l’échec. ainsi, il ne sera donc pas difficile de deviner que la trame de cette pièce renvoie à une histoire inachevée, inaboutie, négative… cet inachèvement étant matérialisée , nous l’avons dit plus haut, par le qualificatif épithète « avortée ». quant au nom pivot du syntagme nominal (« l’initiation »), il réfèrera à un apprentissage, une formation, une éducation au final, on aura donc affaire ici au récit, ou plutôt, à la mise en scène (genre théâtral oblige) d’un apprentissage de la vie d’un personnage ou d’un groupe, qui s’arrêtera de manière précoce, prématurée. a la lecture de la pièce, vous arriverez sans doute à cette conclusion. la même que nous avons eue. pour renforcer notre opinion sur ce livre, nous avons consulter des ouvrages et textes annexes. les notes paratextuelles que nous avons trouvées disent que ndo kela est un hommage à thomas sankara. elles disent aussi que, dans ce livre, l’ancien président burkinabé est fictionnalisé à travers le personnage de sankadi. »l’initiation avortée » serait donc la sienne? assurément. mais celle de sankara ou de sankadi? nous dirons celle des deux. car, si sankadi, est bien un simple être de papier, il n’en demeure pas moins que, dans l’esprit de l’auteur et de ceux qui ont lu cette pièce, il est avant tout un calque , une reproduction de sankara. dès lors, la lecture de ndo kela se révèle être la lecture d’un compte-rendu de la révolution burkinabé, vue à travers celui qui en fut son personnage principal; c’est-à-dire thomas sankara. les autres personnages qui l’accompagnent (sou, tadegui…)? eux aussi sont des références des compagnons de route thomas sankara. au final, koulsy lamko n’aura rien inventé dans cette pièce. tout au moins dans le contenu de l’histoire. c’est tout simplement une transcription de l’histoire -quasi- réelle d’un personnage hors du commun (thomas sankara) et d’un système (la révolution burkinabé). mais le génie de koulsy lamko, outre de raconter des anecdotes de l’intérieur, c’est de mettre en mots, avec une musicalité agréable, une empathie de personnages, et, s